Depuis quelques années, les plateformes de vidéos en streaming font désormais le bonheur ou le malheur de nos moments de divertissement vidéo. Ainsi, ce mode de consommation de contenus audiovisuels originaux ou non, s’ancre dans les habitudes de tout à chacun. En effet, elles sont bien aidées par l’avènement d’internet, des « smart TV » (TV intelligent) ainsi que des appareils mobiles connectés. Mais, ce paysage audiovisuel digital est en constante évolution de par les nouvelles plateformes de streaming qui émergent. Ainsi, elles veulent devenir calife à la place du calife… Faisons donc un bref état des lieux.
Petite définition de la VàD et VàDA
Tout d’abord, VàD et VàDA sont des services qui vous permettent d’accéder à une multitude de contenus par le biais d’une connexion réseau câblée (internet) ou non (3G/4G/5G). En effet, cette connexion est le pont entre votre média et votre plateforme de vidéo en streaming. Ainsi, la vidéo à la demande (VàD) est communément appelée « VoD » pour « Video on demand ». Ce service se concentre donc sur la location ou l’achat d’un contenu vidéo à l’unité. Par contre, la plateforme peut proposer la souscription à son catalogue de vidéos à la demande par abonnement et l'on parle alors de VàDA ou de SVoD de l’anglais « Subscription Video On Demand ». Par conséquent, vous avez accès au vaste catalogue de la plateforme et vous pouvez visionner ses contenus de façon illimitée.
En outre, ce service offre beaucoup de souplesse à l’utilisateur. En effet, la mobilité et la portabilité sont de mise grâce à l’utilisation d’une application mobile ou d’un navigateur internet. Et ce n’est pas tout car certaines options vous permettent d’utiliser le service simultanément sur plusieurs appareils. TV, tablette, smartphone, ordinateur, console de jeux vidéo, vous avez donc l’embarras du choix. Deuxièmement, ces plateformes investissent beaucoup de moyens financiers dans la création de contenus originaux. Ceci, afin de renouveler leur catalogue et ainsi créer ou conserver des exclusivités. Enfin, la liberté de se détacher des contraintes horaires est un luxe car, l’utilisateur peut regarder son programme quand il le souhaite. D’ailleurs à ce propos, êtes-vous du genre à pratiquer le « Binge Watching » ou à attendre la sortie hebdomadaire ?
“Binge Watching” ou épisode hebdomadaire ?
Mais si, vous avez déjà du entendre l’expression « Binge Watchning » que l’on peut traduire en français par visionnage frénétique ou boulimique. En effet, cela consiste à visionner l’ensemble des épisodes d’une ou plusieurs saisons d’un contenu en un laps de temps très court. Cela peut alors aller de plusieurs heures à tout un week-end ou encore quelques soirées de suite. De ce fait, les plateformes de streaming vidéo mettent souvent en ligne tous les épisodes d’une saison, voire plus. Cette pratique permet ainsi de pouvoir faire une boulimie d’un programme sans devoir attendre la sortie de l’épisode suivant.
Cependant, il faut noter que pour certains programmes, la sortie hebdomadaire est priorisée. En effet, il s’agit pour les plateformes de faire durer le suspense et l’intrigue le plus longtemps possible. Elles poussent ainsi les spectateurs à se donner rendez-vous et à nourrir une certaine effervescence jusqu’au prochain épisode. Ainsi, la plateforme s’assure une certaine fidélité pendant toute la période de diffusion. On s’accorde alors sur le rythme de diffusion de la série concernée. Effectivement, ce mode de consommation convient particulièrement aux séries qui proposent une intrigue en fil rouge sur toute une saison. L’inverse se destine plutôt aux séries de type sitcom ou avec une intrigue par épisode.
Accessibilité aux plateformes de vidéos en streaming
Tout d’abord, les plateformes de vidéos en streaming et les services qu’elles proposent sont accessibles de différentes façons. En effet, le premier point est de posséder une connexion internet ou mobile 3G, 4G, 4G+ et bientôt 5G. N’oublions pas également l’accès satellite. C’est d’ailleurs pour cela que l’on appelle ce type de service, un service par contournement ou offre hors du fournisseur d’accès internet. En d’autres termes, chez la langue de Shakespeare, on emploie le sigle O.T.O. pour « over-the-top ». Pour simplifier, le FAI (fournisseur d’accès Internet) n’est qu’un transporteur permettant la « libre » circulation des contenus, l’exploitation de ces dernier ainsi que le respect des règles de distribution et des droits d’auteur.
Enfin, le second point est bien entendu le média qui sera utilisé. En effet, que cela soit via un navigateur internet ou une application web ou mobile, vous aurez besoin d’un ou plusieurs médias. Par exemple, ordinateur, boîtier Tv, téléviseur connecté ou pas, appareil mobile de type tablette ou smartphone pour ne citer qu’eux. Ces médias qui sont les moyens de distribution et de diffusion dépendent cependant des conditions d’accès proposées par les plateformes. D’ailleurs, quid des plateformes du moment ?
Canal Play est mort, vive Canal+ Séries
Alors, pionnier des plateformes de streaming vidéo en France, Canal Play a fait le bonheur des écrans français dès novembre 2011. Ainsi, faisant la joie des clients SFR, le service gagne les autres appareils connectés. En effet, sa bibliothèque de plus de 10 000 programmes comprenait films, séries et dessins animés pour tous les publics. Cependant, avec l’essor de la concurrence, le service passe de 800 000 à 200 000 abonnés (sources : Maxime Saada). Il doit alors se réinventer pour exister. Donc, adieu Canal Play le 26 novembre 2019 et bonjour Canal+ Séries !
Ainsi, Canal+ Séries vous donne accès à l’ensemble des séries « Créations originales CANAL+ ». Mais plus encore avec les séries US, européennes et cultes. Par exemple, nous pouvons citer « Le bureau des légendes, L’effondrement, Les Kassos ou encore « Americans » et Gomorra ». Ainsi, l’offre Canal+ Séries est accessible via l’application myCANAL disponible sur tablettes et smartphones iOS, Android. En outre, elle est disponible sur l’Apple TV, les téléviseurs connectés avec Android Tv ou encore Chromecast de Google. Enfin, venons-en à la question de l’offre :
Netflix, roi des plateformes de vidéos en streaming ?
Alors, est-il encore nécessaire de présenter Netflix ? En effet, cette plateforme de streaming vidéo est devenue l’incontournable roi que tous souhaitent détrôner. Mais pour rappel, Netflix est à l’origine un système de location illimité de DVD via le web crée en 1997 par Reed Hasting et Marc Randolp. Une introduction en bourse plus tard et le virage de la dématérialisation aidant, Netflix est aujourd’hui l’un des fers de lance de l’industrie des plateformes de streaming vidéo. Par ailleurs, dans l’hexagone, Netflix nous fait les joies de longues séances de « binge watching » depuis 2014. Ainsi, en 2019, la firme de Los Gatos ne compte pas moins de 6 millions d’abonnés sur le territoire français. Par ailleurs, à l’échelle mondiale, le nombre d’abonnés payants atteint les 151 millions.
En conséquence, sur le plan financier, au second semestre 2019, Netflix a dégagé un chiffre d’affaire de 4.9 milliards de dollars. En outre, elle possède une capitalisation boursière à 128 milliards de dollars (sources : les Echos). Deuxièmement, L’autre nerf de la guerre qui est la création de contenus originaux n’est pas en reste avec un budget alloué de près de 15 milliards de dollars en 2019. Ce qui est colossale et permet la réalisation de séries emblématiques comme « « Stranger Things », « La Casa de Papel », « 13 Reasons Why » mais aussi de films comme « The Irishman » de Martin Scorsese, « 6 underground » de Michael Bay ou encore le récompensé « Roma » d’Alfonso Cuarón.
OCS, le royaume des dragons d’Orange
Tout d’abord, « Orange Cinéma Séries » est une création de la société de télécommunication Orange pour son bouquet TV par satellite et ADSL. En effet, consacré aux séries et au cinéma, ce service de streaming a vu le jour en novembre 2008. Le bouquet d’origine se composait « d’Orange Ciné Max (HD), Orange Ciné Happy, Orange Ciné Choc, Orange Ciné Novo et enfin Orange Ciné Géants ». Mais après une entrée au capital du groupe Canal+ (33.33% d’OCS) en novembre 2011, « Orange Cinéma Séries » devient OCS en 2012. Ainsi, aujourd’hui, l’application « OCS Go » promet un accès au bouquet de chaînes « OCS Max, OCS City, OCS Choc et OCS Géants ».
Deuxièmement, les accords de diffusion que possède le service de streaming font partie de ces autres atouts. En effet, ces accords signés avec « HBO, Sony Pictures Television ou encore MGM » lui permettent de diffuser en exclusivité leurs séries phares avec une diffusion parfois en simultanée ou après 24 heures. Entre autres « Game of Thrones, The Handmaid’s Tale ou encore The Walking Dead » en sont de très bons exemples. De plus, les films ne sont pas en reste car la plateforme OCS, détient par exemple un contrat d’exclusivité sur les droits de diffusions de tous les nouveaux films du studio « Sony Pictures Entertainement ».
Amazon Prime Video, le petit poucet
Devant "Prime Video", il y a Amazon et c’est ainsi en 2006 que cette plateforme streaming a vu le jour, initialement connu sous les noms : « Amazon Instant Video et Amazon Video on Demand ». Partant de ce fait, l’objectif avoué d’Amazon est de rivaliser avec Netflix. L’offre propose donc le visionnage de films et de séries en streaming, en achat et en location . Comme de surcroît, le nerf de la guerre est le contenu, Amazon n’hésite pas à signer des partenariats avec des fournisseurs de contenu tels que HBO. De plus, la division Amazon Studios est en charge de développer et produire du contenu original et exclusif télévisuel, cinématographique et même la bande dessinée. Par exemple citons la série « The Man in the high Castle » (l’homme du haut château), adaptation du roman de Philip K. Dick (1962).
Par contre, concernant la souscription, les modalités sont différentes que celles d’une plateforme de streaming vidéo traditionnelle. En effet, Amazon est avant tout un acteur du e-commerce mondial et "Amazon Prime" est tout d’abord un programme d’avantages avec abonnement pour les utilisateurs d’Amazon. Et parmi ces avantages, outre "Prime Music et Prime Reading", vous avez aussi le service de streaming vidéo "Prime Video" d’inclus. Ainsi, le coût de souscription au programme Amazon Prime est de 49€ par an ou 5.99€ par mois. Mais je vous rassure, vous n’êtes pas obligé de souscrire à Amazon Prime pour profiter de la plateforme de streaming : Prime Video. En effet, accessible à partir de nombreux médias (smart TV, lecteur Blu-ray, consoles de jeu, appareils mobiles, dispositifs de streaming, application mobile…), ce service AVàD est disponible seul pour un coût annuel de 36€.
Apple Tv+, la pomme de l’ambition
Après "Apple Music", il ne fallait pas attendre longtemps pour que le géant américain ne décide d’explorer l'univers des plateformes de streaming vidéo. Ainsi, lancée le 1er novembre 2019, Apple TV+ suit les traces de ses aînées avec un service SVoD (AVàD) qui fait la part belle aux contenus exclusifs. En effet, Apple veut faire les choses en grand pour s’attaquer à ce marché florissant. Ainsi pour Apple TV+, la firme de Cupertino a cassé sa tirelire avec un investissement de près de 6 milliards de dollars. Ensuite, s'ajoute, de grand nom de l’industrie cinématographique et télévisuelle. Tout cela afin de créer des contenus exclusifs originaux et qualitatifs tels que « See, Amazing Stories, The Morning Show, For all mankind, Servant ou encore Helpsters ». On peut ainsi compter parmi les partenaires : Jennifer Aniston, Jason Moma, Steven Spielberg, Oprah Winfrey ou encore M. Night Shyamalan.
L’accès à la plateforme de streaming vidéo Apple TV+ est tout aussi multiple avec une adresse web si vous utilisez un navigateur : tv.apple.com. Par contre si vous n’utilisez pas de navigateur, il vous suffit d’utiliser l’app Apple Tv sur vos appareils Apple. On peut également citer certaines plateformes de streaming, les téléviseurs connectés ou les téléviseurs compatibles AirPlay 2.
Disney+, le conquérant
Mais oui, Disney est la petite souris qui a l’appétit d’un ogre ! En effet, « The Walt Disney compagny » est bien décidée à jouer sur les plates-bandes de Netflix. Ainsi, après de multiples annonces, Disney acquiert BAMTech (société de technologie de diffusion) ainsi que la célèbre entreprise de média « 21st century Fox ». Annoncée donc en 2017, la plateforme de streaming vidéo Disney+ voit le jour le 12 novembre 2019 aux États-Unis. D’ailleurs, gérée par la division « Walt Disney Direct-to-Consumer and International », Disney+ intègre de plus les contenus des quatre filiales que sont « Pixar Animation Studios, Marvel Studios, Lucasfilm et National Geographic Channel ». Par conséquent, autant dire que l’éventail de licences et de contenus disponibles est gargantuesque. Par exemple, nous pouvons citer « Star Wars: The mandalorian » ou encore « Falcon and the Winter Solder » se déroulent dans l’univers de Star Wars pour la première et du MCU (Marvel cinematic Universe) pour la seconde.
Ainsi, si aux États-Unis, Disney+ est sorti en novembre dernier, pour l’hexagone, il faudra attendre le 7 avril 2020 (après report) pour profiter de ces contenus « Marvel, Disney, Luscafilm et National Geographic » et bien plus encore. A ce propos, grâce à un partenariat avec Canal+, Disney+ intègrera le bouquet de la chaîne cryptée pour une diffusion en exclusivité à la télévision. En conséquence, la plateforme de streaming de Disney rejoindra certainement les services netflix, OCS et Canal+ Séries déjà présent dans le pack Ciné/Séries de Canal+. Néanmoins, il y a toujours la possibilité de souscrire directement à la plateforme Disney+ via votre navigateur internet ou via une application pour les appareils mobiles Android et iOS.
Salto, l’arlésienne française
Alors, nous vous avons déjà parlé de Salto, le « Netflix-killer », imaginé par Les groupes "France Télévisions, M6 et TF1". En effet, annoncé il y a 2 ans, par son trio de parents, la plateforme de streaming vidéo SALTO voit les choses en grand devant l’hégémonie à l’époque du géant de de la VàDA (abonnement vidéo à la demande) et OTT (over-the-top-service) : Netflix. Ainsi, aujourd’hui, SALTO n’est toujours pas en service alors que d’autres acteurs ont rejoint la danse. Cependant, les choses devraient commencer enfin à bouger dans le bon sens puisque l’Autorité de la concurrence a autorisé le projet de la plateforme en juillet dernier (2019). L’ambition est donc claire, constituer une équipe de France de l’audiovisuel afin de jouer à armes égales avec les plateformes de streaming vidéo internationales.
En conclusion, France Télévision, M6 et TF1, ils n’ont plus qu’à faire le Salto final si je peux me permettre. D’ailleurs, d’après les derniers bruits de couloir, la plateforme de streaming français devrait ouvrir ses portes à l’automne. Ainsi, avec un investissement pour 2020 et 2023 de près de 135 millions puis de 250 millions avec les recettes estimées, Salto devra parfaire son positionnement. En effet, trouver sa place face aux mastodontes américains ne sera pas aisé. Dans ces conditions, il faut alors suivre l’exemple de David contre Goliath afin de faire un pied de nez aux grands de l’AVàD. Bref, rendez-vous à la rentrée prochaine, pour découvrir ce que Salto a à nous offrir.
Et les autres dans tout ça ?
Toutefois, les plateformes de streaming vidéo ci-dessus, ne sont bien sûr pas les seules à sévir. En effet, certaines plateformes ne sont disponible qu’à l’étranger comme Hulu dont l’actionnaire majoritaire est Disney ou encore le prochain HBO Max, création de HBO (Home Box Office) et WarnerMedia. De plus d’autres plateformes comme YouTube Premium, Mubi, Filmo TV vous permettent de cibler plus précisément vos attentes en fonction des contenus proposés. Ceci est d’autant plus vrai que les films et les séries ne sont pas les seuls domaines ciblés par les services de vidéos à la demande. En cela, ESPN+ (Disney) pour le sport ou encore Tënk pour les documentaires d’auteur en sont de parfaits exemples. Ainsi, face à la profusion de plateforme se dévoilant dans l’hexagone et outre-Atlantique, il convient de cibler celles qui offrent les contenus qui répondent le plus à vos attentes et celles votre famille.